Avec près de 25 ans d’expérience en animation et journalisme radio, Cédric Godart, l’une des plumes de NewsMaster, nous livre quelques réflexes à adopter pour faire mouche au micro de votre podcast.
Adoptez des réflexes radio
Fondamentalement, le podcast est une forme d’émission radio optimisée pour la distribution en ligne. L’exercice obéit en effet aux mêmes règles que ce que l’on appelle l’écriture radio.
Contrairement à la scène, aux salles de conférence ou aux applications de visioconférence, la voix monopolise l’attention. L’intervention dans un podcast se doit d’être vivante. Votre débit sera fluide et divertissant. Car voilà, la menace du zapping en radio a été remplacée par la menace du bouton “stop” de l’application de podcast : ennui, mépris, approximations et hésitations sont vos adversaires.
Comme une pratique sportive, un entraînement est fortement conseillé. Enregistrez-vous et écoutez-vous pour capter les principaux défauts de votre voix (tics, répétitions, silences, débit variable). Même si vous enregistrez seul, vous devez parler comme si des interlocuteurs se trouvaient en face de vous. Si vous êtes mauvais juge de vous-même, demandez à une tierce personne de vous donner son avis sur votre prestation.
Un bon vieux conseil radio se justifie toujours : pourquoi ne pas imprimer et placer devant vous le portrait de l’auditeur type que vous visez ? C’est ainsi qu’on parle avec les bons mots et les bons concepts.
Préparez votre podcast
Outre le sujet de votre podcast et sa niche définis, il convient de trouver le bon timing. L’un des pionniers du domaine, l’allemand Alexander Wunschel, considère que 15 à 20 minutes sont un format idéal pour le support podcast, en raison de la nature de sa consommation (transports, sport, périodes de pause).
Cette durée fixée, comme en radio, un podcast se prépare, tant sur le fond que sur la forme. Si vous êtes à l’aise devant un micro, vous pouvez vous contenter d’un plan regroupant l’ensemble des sujets abordés et le timing à respecter, un peu à l’image d’un orateur devant un public, auquel on a imposé un timing.
Dans la plupart des cas, je vous conseille vivement de préparer finement le terrain, en écrivant tout ou partie des textes, ainsi que les questions que vous poserez aux intervenants, toujours dans un ordre logique. Une base solide autorise les digressions. Toutefois, ramenez toujours votre attention et/ou vos invités à la conduite initiale de votre podcast.
Trouvez votre style
Sur la forme, le podcast reste un exercice oral, avec un modèle d’écriture plus libre. Le format classique du sujet-verbe-complément est une règle de laquelle vous devez apprendre à vous émanciper. Faire de jolies phrases n’est plus une fin en soi :
- Adoptez une structure linguistique simplifiée et parlez au présent
- Multipliez les signes de ponctuation qui vous permettront de respirer correctement
- Autorisez-vous à répéter certains termes, sans excès, pour insister sur des concepts
- Allez toujours à l’essentiel : développez une idée par phrase ou par intervention.
Ce n’est pas un hasard si on parle de personnalité en radio. Votre voix doit captiver, étonner ou encore émouvoir. Entraînez-vous à la lecture à voix haute, en n’hésitant pas à ajouter une touche de théâtralité, sans excès. Souriez ou forcez-vous à sourire, physiquement, pour y arriver.
Soignez la production
Au début, l’esprit des radios libres est redevenu la norme. L’amateurisme a toutefois fait place à une professionnalisation grandissante dans la conception et dans la distribution des podcasts. Pour être vu, entendu et devenir crédible, oubliez les équipements de fortune et les bouts de ficelle. Encore une fois, le modèle de la radio ne se dément pas.
Enregistrer dans un véritable studio de radio est une nécessité, toujours dans un local insonorisé : traitement du son, suppressions des bruits et échos, égalisation des volumes ou encore création d’un habillage sonore. Un mixage final permettra de gommer les derniers défauts (hésitations, erreurs, répétitions, problèmes de rythme).